Au milieu des eaux

Au milieu des eaux

13 octobre 2020 0 Par Elwood Bob

Bonjour à tous,

Cette semaine, je reviens avec un projet qui m’a pris un sacré moment (presque un mois en fait). Il faut dire que ce projet était « gros » avec des expérimentations modélistiques nouvelles pour moi. Voici donc le projet que j’avais envie de faire lorsque j’ai découvert cette figurine, une vision du monstrueux Cthulhu !

N’est pas mort ce qui à jamais dort. Et au long des ères peut mourir même la mort.

Cette figurine provient de l’excellente production du studio MOMminiaturas. Bien que le studio présente la figurine comme un démon baptisé « First Seed », je pense que tout le monde conviendra qu’il s’agit d’une représentation du personnage de Cthulhu (Question de droits j’imagine ?). En tout cas, c’est comme ça que moi je le vois.

La figurine est imposante et très texturée dans sa sculpture. Un plaisir à peindre !

Je suppose qu’il n’est pas nécessaire de présenter le grand Cthulhu, messager des Grands Anciens, déités cosmiques de l’univers horrifique des nouvelles d’H.P. Lovecraft. Il faut dire qu’aujourd’hui la créature fait partie largement de la pop-culture moderne. J’ai été séduit par cette sculpture, et fan des romans de Lovecraft depuis des décennies, je voulais lui rendre hommage de manière originale.

La posture « assis sur son rocher » lui donne un gros cul. J’aime bien. Ahahah !

Pour ce projet, j’ai eu l’idée de donner de la dimension à la figurine en travaillant son socle (très pauvre sur la figurine originale), en en faisant un vrai rocher perdu dans l’océan. Agrandir le socle et le surélever pour donner de la hauteur à cette figurine très massive. Puis ajouter des rochers et des coraux pour bien donner l’image « d’un rocher océanique ».

Assis seul au milieu d’un lieu perdu dans l’océan, la créature attend son heure…

Et quitte à faire un rocher océanique, pourquoi ne pas essayer de « vraiment » faire de l’eau autour de celui-ci. Je n’avais jamais travailler avec un moyen de faire de la fausse eau. J’avais ma vision. Restait encore à la réaliser.

Sculpture du socle avant la peinture.

J’ai commencé par surélever le rocher par un assemblage d’écorces de pin, ramassées dans la nature et de la pâte à sculpter autodurcissante DAS que j’avais d’un autre projet. J’ai laissé durcir le tout. Une excellente base pour de la roche, la peinture donnera l’illusion pour le résultat final.

Sculpture du socle de profil.

Ensuite je me suis emparé de green stuff. M’inspirant de chose vu à droite à gauche, j’ai commencé à sculpter des genres de coraux. Plaques simplement étalée et impactée de plusieurs points, tubes percés collés en bouquet, billes percées, et un gros coquillage à l’arrière pris dans la roche.

Sculpture du socle de derrière.

Toute cette sculpture a été beaucoup plus simple a réaliser que ce que je ne l’imaginais. Je m’attendais à bien galérer et au final, cela a été assez simple. Pour finir, j’ai utilisé de petits fragments de lichen scandinave stabilisé de modélisme comme ceux que j’utilise sur mes socles d’elfes sylvains pour faire le dernier type de corail.

Sculpture du socle, dernier côté.

Ensuite est venue l’étape de peinture. J’ai commencé par la créature. C’est la première fois que je peignais une figurine aussi grosse. J’ai ainsi pris particulièrement le temps de travailler mes ombrages et mes dégradés. Ce fut un exercice très agréable et pleins d’enseignements, même si j’ai encore du mal a bien placer mes lumières et ne pas forcément éclaircir tous les reliefs. C’est la première fois en tout cas que je prenais la peine d’enrichir mes ombres avec des couleurs autres que celle de base. Ici, j’ai travaillé mes ombres avec du violet. 

Petite photo au coté d’une troupe du Mechanicus pour se rendre compte de la taille de la bête !

Pour finir, je suis passé à l’étape de « la mise en eau ». Et je n’imaginais pas dans quelle galère, je m’embarquais ! J’ai réalisé un cadre de bois en baguettes de balsa que j’ai bombées en noir pour faire la base du socle. Cela était nécessaire esthétiquement pour « encadrer » les limites de la future résine qui devait englober l’irrégularité des bords crée par les rochers.

J’ai peint les coraux avec des couleurs très chatoyantes. Ce qui leur va parfaitement bien pour des coraux proches de la surface de l’eau. Mais qui fait assez étrange avec une créature aussi « sombre » que Cthulhu.

Ensuite, j’ai créé un coffrage avec des plaques de MDF, sur lequel j’ai collé un film plastique (style pochette transparente de classeur) pour que la surface soit lisse pour l’eau. Mon scotch du coffrage, au début, n’était pas étanche. J’avais fait un test à l’eau. Le MDF n’a pas aimé être mouillé et a gondolé. J’ai du tout détruire et sécher bien à plat avant de refaire un coffrage avec du plus gros scotch (scotch de masquage). Après plusieurs couches, j’étais sur de mon étanchéité. Ne voulant pas faire gondoler le MDF je me suis lancé directement avec la résine crystal Gédéo (additionnée de gouttes d’encre bleu) pour faire l’eau. Erreur ! Avec le poids du pavé de résine et l’humidité de la résine, le scotch a commencé à se décoller et un pan de MDF a commencé à verser. Mon carré était déformé et ma résine fuitait. J’ai colmaté en urgence, mais j’ai perdu plus de la moitié de ma résine et j’ai dû finir la coulée de la résine en plusieurs couches qui fuitaient les unes les autres, lentement mais finissait tout-de-même par prendre.

Les couleurs des coraux me font un peu penser à la petite sirène !

Une fois démoulé, l’horreur ! En plus du côté en biais, le film plastique en contact a donné un rendu mat aux côtés du bloc de résine au lieu du rendu lisse que j’escomptais. Commença alors de nombreuses longues étapes de ponçage pour retrouver la transparence. Ensuite, j’ai réalisé les vagues en les texturant avec du gel médium brillant additionné d’un peu de blanc pour faire l’écume. Pour la touche final, un peu de bombe de vernis satiné pour donner un aspect humide à la créature et un passage au vernis brillant pour retrouver toute la transparence du bloc d’eau.

Et voilà une magnifique « indicible » créature dont l’océan lèche les pieds !

Autant les phases sculpture et peinture de ce projet ont été un réel plaisir à l’exécution, autant la phase de l’eau à la résine cristal, entre les fuites, le ponçage et les couches de vernis a été un vrai calvaire. En tout cas, je suis très content de mon résultat final pour un premier projet avec autant de sculpture, de travail des dégradés et surtout de réalisation aquatique. Une bien agréable production dans mes vitrines !

A bientôt et continuez à faire rouler les dés !